Moyen-âge

Après la victoire de Clovis en 486 à Soissons, les Francs s’installent en Gaule avec la dynastie des Mérovingiens puis ce fût le tour des carolingiens avec Pépin le Bref en 751 et vint le couronnement de Charlemagne Empereur d’occident en 800.

A sa mort, son fils Louis 1er lui succède, à la mort de celui-ci l’empire est divisé par le traité de Verdun en 843. L’un de ses 3 fils : Charles le Chauve récupère la Francie occidentale qui allait devenir la France. Les grands aristocrates régionaux profitent de la faiblesse du pouvoir royal pour s’émanciper progressivement. Ce territoire est très vite en proie au raid de Viking (ou Normands) remontant les fleuves tels que la Loire, la Sèvre-Nantaise et la Divatte et s’installe dans les Mauges en 853. Les abbayes sont détruites, entrainant l’exil des moines. Ceux de Noirmoutier quittent l’ile emportant avec eux les reliques de Saint-Philibert, les moines disciples de Saint-Martin de Vertou fuient également. C’est la fin de la dynastie des Capétiens.

En 938, Alain Barbe-Torte met fin à la présence normande et s’impose comme Duc de Bretagne. Il fait de Nantes la capitale du duché et renforce ces défenses. En 942, afin de s’attirer ses bonnes grâces, Guillaume Tête d’Etoupe alors comte de Poitiers, donne à Alain Barbe-Torte les  trois pagi : les Mauges à l’est, D’herbauge à l’ouest, de la Sèvre et de Tiffauges au centre. Ces pays passent du Comté du Poitou, auxquels ils étaient rattachés depuis 56 av. J.C. au Duché de Bretagne. Ce qui permet la construction de la forteresse  de L’épine Gaudin (village actuel de la Chapelle-Basse-Mer) dont la fonction est de surveiller la Loire contre les Normands. C’est à un de ses chefs que devons la fondation du Bourg de La Remaudière qui n’est pas le bourg actuel. La Remaudière relève alors du marquisat de Goulaine et elle est administrée par les fonctionnaires seigneuriaux du Loroux. Au début du XIème siècle, Foulques III Nerra, dit le Faucon noir, Comte d’Angers agrandit son domaine en conquérant les Mauges dont le Château de Champtoceaux et le pagus sur lequel il se situe comprenait la Paroisse de La Remaudière. Celle-ci dépendait donc de la baronnie de Champtoceaux située en Anjou.

En 1224, le roi de France Louis VIII offre le territoire en récompense au duc de Mauclerc, duc de Bretagne à condition que ce territoire garde les us et coutumes d'Anjou. En 1341, Jean III duc de Bretagne meurt. Débute alors la guerre de succession de Bretagne où Charles de Blois aidé de Bertrand du Guesclin et soutenu par les Français affronte Jean de Montfort soutenu par les Anglais. Après les premiers combats, Charles de Bois est maitre de Nantes : les Seigneurs de Clisson, d’Ancenis mais également du Loroux-Bottereau reconnaissent Charles de Blois pour leur Duc. Cependant, la famille de Montfort ne renonça pas à ses souhaits de pouvoir. En 1381, un traité sera signé qui mettra un terme à ces querelles : Charles de Blois restitue le Duché au Duc Jean IV. Cela permettra à la Bretagne de retrouver une nouvelle stabilité.

En 1491, le mariage d’Anne de Bretagne avec Charles VIII, puis en 1499 son second mariage avec Louis XII préparent l’union de la Bretagne à la France. Mais ce n’est qu’en 1532 que la Bretagne devient une province de France suite au mariage de Claude de France, fille d’Anne de Bretagne avec François 1er 
Au XVIIème siècle, Nantes est un grand marché international d’où partent beaucoup de toiles de lin et de chanvre vers l’Espagne et les Provinces Unies.

Au cours du terrible hiver 1708-1709, presque tous les blés périrent. Jamais homme n’avait parlé d’un pareil hiver, il s’en suivit une terrible disette. Les arbres les plus durs comme les chênes, les buis, les noyers et les arbres fruitiers en sont morts. Durant cette période difficile, le père Louis-Marie Grignion de Montfort, prédicateur reconnu est venu en mission à La Remaudière et à La Boissière. La mémoire vivante des habitants en garde trace jusqu'à ce jour : on dit que le saint protégea nos paroisses "de la rage et de l'orage". 

Jusqu'en 1766, la paroisse de La Remaudière avait deux trêves (ou succursale) La Boissière et St Christophe la Couperie. Le 4 février, Monseigneur Pierre Mauclerc de la Muzanchère, évêque de Nantes, prononce le décret de désunion de la Paroisse de St Christophe la Couperie. 
 Au XVIIIe siècle, Nantes et ses alentours continuent à prospérer grâce au commerce avec les Antilles (traite des Noirs). La ville, dans la première moitié du siècle, est le premier port Français à assurer le tiers de la traite des noirs française. Cependant, la campagne ne suit pas le développement de la ville. Les écarts se creusent. Les récoltes insuffisantes, la mortalité infantile et les diverses maladies font payer un lourd tribut à la population. Chaque couple met au monde entre six et dix enfants, bien souvent seulement la moitié de cette fratrie atteindra l’âge de six ou sept ans. A La Remaudière, l’activité principale des habitants est l’élevage, la polyculture et la vigne concentrée autour des métairies et borderies. A celle-ci, développées sur les pentes et les plateaux, s’ajoute, en particulier dans le bourg un petit artisanat textile.

Sous l'Ancien Régime, juridictions provinciales et ecclésiastiques d'entrecroisent. Le territoire diocésain ne suit quasiment jamais le territoire de la province. En effet, les frontières n'étaient pas nettement délimitées comme aujourd'hui, mais formaient des zones-tampons plus ou moins floues. Entre l'Anjou et la Bretagne, cette zone frontalière s'étirait sur plusieurs kilomètres. On distinguait les marches communes d'Anjou et de Bretagne (La Remaudière et La Boissière) et les marches avantagères à l'Anjou sur la Bretagne (canton de Champtoceaux + Le Fuilet). « Nous sommes au bon Dieu de Bretagne et au diable d'Anjou » clamaient avec humour les habitants des paroisses du diocèse de Nantes placées dans la province d'Anjou. Par contre, les habitants de La Remaudière et de La Boissière bénéficient en outre et cela est loin d’être négligeable de privilèges douaniers, liés à leurs situations géographiques particulières. En effet, le commerce peut circuler sans acquitter les importants droits de douane entre les provinces et ceci tant que les marchetons (habitants des marches) les accompagnent.

En 1789, à La Remaudière, sont dénombrés 979 habitants, répartis en 140 feux. Du 1er au 8 avril 1789, ont lieu les états généraux du Loroux-Bottereau pour la rédaction des cahiers de doléances. La Remaudière était représentée par 41 personnes. Cette prépondérance paysanne explique aussi le faible nombre de signatures (7 sur 41). Le 7 avril, aura lieu l’élection des députés représentant chaque paroisse à l’assemblée de la Sénéchaussée de NANTES : Jean Mabit de la Renouère et Pierre Bouchereau meunier à la Mostière y figurent. 
La nuit du 4 août, nuit de l’abolition des privilèges voit la fin de l’autonomie de la Bretagne, divisée alors en 5 départements dont la Loire-Inférieure.

L’année 1790 voit la création des communes correspondant aux territoires des paroisses. Les campagnes s’embraseront réellement au vote de la constitution civile du clergé, puis en 1793 à la levée de 300 000 hommes par tirage au sort. Notre territoire, notamment au Loroux-Bottereau, se rebelle  
Les habitants de La Remaudière se joignent massivement au soulèvement de 1793. C’est le début de la guerre de Vendée qui verra de nombreux affrontements et massacres. Les Blancs (contre-révolutionnaires) sont maîtres de nos campagnes et du vignoble. Les Bleus (les républicains) sont sur les bords de Loire et la côte. 
A La Remaudière, les Bureaux propriétaires de l’Aubretière (Aubertière) eurent un rôle important. L’un d’eux connu sous le nom de « poil Roux » refusait encore en 1799 de signer un acte de soumission au chef républicain.